jeudi 25 mars 2010

CRA de Mesnil-Amelot: les associations appellent à bloquer son ouverture


Une quinzaine d'associations ont exprimé leur opposition à l'ouverture du nouveau centre de rétention administrative (CRA) de Mesnil-Amelot, prévue selon elles le 29 mars, dénonçant une "industrialisation de la rétention" des étrangers, jeudi lors d'une conférence de presse.
Contacté par l'AFP, le Ministère de l'Immmigration a démenti que l'ouverture du nouveau centre CRA de Mesnil-Amelot eut été fixée au 29 mars.
Ces associations, dont la Cimade, Migreurop, Réseau éducation sans frontières, le Syndicat des Avocats de France et le Syndicat de la Magistrature, ont fustigé une "industrialisation de l'expulsion" et la mise en place d'une "justice d'exception" pour les étrangers.
La Cimade, seule association habilitée à intervenir dans le centre, a déploré par la voix d'une de ses représentantes, Clémence Richard, que les étrangers retenus ne disposaient d'aucun suivi médical et juridique et que "tout" soit fait pour les "neutraliser et isoler". L'ONG considère le CRA de Mesnil-Amelot, "comme un véritable camp", évoquant un système sécuritaire très sophistiqué, des dizaines de caméras de surveillance et détecteurs de mouvements.
Les associations estiment ainsi que "la possibilité pour les étrangers d'exercer leurs droits et de bénéficier d'une véritable aide juridique est limitée".
Le nouveau centre de rétention, qui complétera le premier CRA de Mesnil-Amelot, sera le plus important de France avec 240 places dont 40 réservées aux familles. "Le gouvernement n'arrive pas a expulser les familles, mais avec ces 40 places il se donne les moyens de les chasser", a estimé Richard Noyon, militant du Réseau éducation sans frontières.
Les audiences du juge des libertés et de la rétention auront lieu au sein même du CRA. "C'est une mise en place d'un véritable village judiciaire afin d'éviter toute publicité des débats qui est la garantie même d'une justice équitable", a dénoncé Patrick Henriot, membre du Syndicat de la Magistrature.
Les associations voient là "une dérive des principes fondamentaux", faisant valoir que "la justice doit être vue avant d'être rendue".

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