mercredi 24 novembre 2010

Une manifestation de coptes dégénère au Caire


Protestant contre l'interdiction de construire une église, environ 200 chrétiens coptes se sont heurtés à la police dans un quartier de la capitale égyptienne, mercredi. Un jeune homme est mort lors de ces affrontements et plusieurs blessés sont à déplorer.

Des heurts violents ont éclaté mercredi entre des forces de police et des manifestants chrétiens coptes qui protestent contre l'interdiction de construire une église, au Caire. Les échauffourées ont fait un mort et 35 blessées - 15 manifestants et 20 policiers - à Talibiya, un quartier du sud-ouest de la capitale égyptienne, non loin des pyramides de Gizeh. Le manifestant tué est un jeune copte de 19 ans. D'après des témoins sur place et l'agence officielle Mena, il a été tué par balle, mais l'origine du tir n'est pas encore connue. Selon le ministère de l'Intérieur, plus de 110 fidèles coptes ont été arrêtés.

Les manifestants, au nombre de 3000 selon Mena, ont lancé des jets de pierre et de cocktails Molotov sur les forces de l'ordre qui ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes. Les protestataires, dont certains avaient le visage en sang, lançaient des slogans comme «Avec notre sang, avec notre âme, nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour la croix». Les affrontements, qui se sont poursuivis jusqu'en milieu de journée, ont éclaté autour du site. «Pourquoi nous empêchent-ils de bâtir une église? Chaque rue a sa mosquée, et il y a une mosquée à côté de chaque église», a lancé un des manifestants.

Les autorités locales accusent les fidèles coptes de vouloir détourner une autorisation de construire un centre social pour tenter de bâtir une église. Les permis de construire une église sont souvent source de tensions en Egypte, les coptes déclarant ne pas jouir d'une liberté pour bâtir des lieux de culte aussi grande que les musulmans.

Des incidents surviennent régulièrement entre la minorité chrétienne (qui représente 6 à 10 % de la population) et les musulmans. Le 16 novembre, des musulmans ont mis le feu à des habitations de la famille d'un copte après des rumeurs de flirt avec une musulmane. Au début du mois, la communauté copte a été menacée par un groupe irakien proche d'al-Qaida, au motif que deux chrétiennes converties à l'islam seraient séquestrées dans des monastères en Egypte. Selon l'ONG Egyptian initiative for personal rights, le nombre d'incidents interreligieux recensés dans le pays est passé de 24 en 2008 à 53 en 2009.

lundi 22 novembre 2010

Nouvelle-Zélande : 29 mineurs toujours bloqués

L'espoir de sauver les mineurs prisonniers dans une mine néo-zélandaise s'amenuise lundi : des fumées toxiques empêchent toujours les secours de pénétrer dans la mine où une explosion s'est produite il y a quatre jours.

Depuis vendredi, la Nouvelle-Zélande attend des nouvelles de 29 mineurs portés disparus après une explosion dans une mine de charbon du sud du pays, dans l'île du sud, à 200 km de la capitale Wellington. «Il y a toutes les chances pour que les mineurs soient vivants», a déclaré ce lundi le premier ministre, John Key. Ces propos optimistes ont cependant été nuancés par le directeur de la mine et le responsable des opérations de secours. «La réalité est que nous n'avons pas eu de nouvelle de quiconque. Pour les familles, cela devient de plus en plus difficile à chaque heure qui s'écoule», a déclaré Peter Whittall. Les disparus, âgés de 17 à 62 ans, sont 24 Néo-Zélandais, deux Australiens, deux Britanniques et un Sud-Africain.

Les efforts de secouristes ont été ralentis ce week-end après que des responsables du complexe minier ont détecté la présence d'un incendie sous terre provoquant des émanations de gaz hautement toxiques. La police craint une nouvelle explosion à l'entrée des secouristes. Des experts en sécurité se trouvent sur place et des équipements spéciaux de test de gaz acheminés depuis l'Australie ont également été livrés pour appuyer l'opération de sauvetage.
Les autorités néo-zélandaises prévoyaient d'avoir terminé un forage de 160 mètres de long et 15 cm de large dans la mine lundi soir, pour avoir une idée de la qualité de l'air dans la zone où les mineurs seraient bloqués. L'armée a fait appel à un robot high-tech pour descendre dans la mine afin de détecter toute présence humaine et mesurer la concentration en gaz.

Deux mineurs ont réussi à sortir de la mine


Les équipes de sauvetage ne pourront sans doute pas pénétrer avant mardi dans la mine de charbon, car il faudra attendre encore 12 heures au moins pour effectuer des tests sur la présence de gaz, qui se dissipent très lentement. Les sauveteurs jugent possible que les 29 mineurs aient pu trouver une poche d'air, mais on ignore s'ils disposent de nourriture et d'eau en quantités suffisantes. Leurs réserves initiales en oxygène n'excèdent pas une durée d'une heure environ.

Dimanche, les autorités se voulaient plus optimistes sur les secours, après que deux hommes ont réussi à sortir de la mine, à l'issue d'une éprouvante progression de deux heures dans un tunnel envahi par les gaz toxiques. Daniel Rockhouse, 24 ans, venait de descendre du fourgon transportant le charbon, à presque deux kilomètres de la sortie du tunnel, lorsqu'une puissante explosion l'a fait tomber au sol, sa tête heurtant la paroi rocheuse : « Je me suis relevé et il y avait partout une épaisse fumée blanche, pire qu'un incendie. J'ai su aussitôt que c'était du monoxyde de carbone», a raconté le jeune homme, qui a ranimé puis traîné vers la sortie un de ses collègues, Russell Smith. « Je ne pense pas que qui que ce soit d'autre en sorte», a-t-il ajouté.

vendredi 19 novembre 2010

En Corée du Sud, le bac, c'est sacré

Trafic aérien en pause, élèves escortés par la police… Au pays du Matin calme, la réussite aux tests d'entrée à l'université tourne à l'obsession.

Quelque 710.000 lycéens sud-coréens passaient jeudi les tests d'entrée à l'université, un moment absolument crucial pour la vie des futurs étudiants, dans un pays où la réussite scolaire est devenue l'obsession de toute une société. Et ce, dans une proportion sans commune mesure avec la France.
En ce jour si particulier, c'est tout un pays qui retient son souffle. L'examen revêt une importance telle que le gouvernement prend des mesures exceptionnelles pour assurer le bon déroulement des épreuves. La date de cet examen a par exemple été repoussée d'une semaine en raison de la tenue du sommet du G20 la semaine dernière à Séoul.

Les administrations, la Bourse de Séoul et de nombreuses entreprises privées retardent d'une heure l'ouverture de leurs portes afin d'éviter tout risque d'embouteillage qui pourrait empêcher l'arrivée des candidats à se présenter à l'heure. La police est même chargée d'escorter les retardataires à leurs centres d'examen.
Une autre mesure insolite concerne aussi les transports aériens. Au cours de la journée, pendant les épreuves orales d'anglais, aucun avion n'a le droit de décoller ou d'atterrir dans la péninsule : les autorités craignent que le bruit des réacteurs ne nuise à la bonne compréhension des questions par les candidats.
En vue de ce rendez-vous, les magasins se sont également spécialisés dans la vente de boîtes cadeau, contenant des gâteaux de riz : une croyance veut que les gâteaux de riz gluant aident les leçons apprises à rester « collées » au cerveau des étudiants.

Des jeunes sud-coréens sous pression

En Corée du Sud, l'entrée à l'université conditionne toute la vie professionnelle et sociale future. Car au pays du Matin calme, en dehors de cette institution, il n'y a pas d'autres perspectives d'avenir. Cet examen est donc crucial pour le devenir des jeunes Coréens car les universités s'appuient sur ces résultats pour choisir leurs étudiants. Et intégrer les institutions les plus prestigieuses du pays signifie presque systématiquement un bon emploi et un salaire décent. Aller dans les meilleures écoles permet également de forger des liens qui pourront se révéler utiles au cours de leur carrière.

Un système parfaitement bien compris par les familles sud-coréennes, qui imposent à leurs enfants des emplois du temps démentiels. En plus des heures de cours «normales», ils doivent suivre des cours privés et des cours du soir d'autant plus intensifs qu'ils approchent de l'examen d'entrée à l'université. «J'ai l'impression que ces derniers jours ont été plus longs que les douze années que je viens de passer à financer la scolarité de mon fils», déclare un père de 45 ans.

Mais la fatigue et la pression qui reposent sur les épaules des candidats sont telles que chaque année, entre les examens et les résultats, on assiste à une montée en flèche des suicides chez les jeunes : les plus nerveux ou les moins solides choisissent cette solution définitive, plutôt que le risque de décevoir et de faire perdre la face à leur famille. En Corée du Sud, avoir un diplôme est avant tout un statut car la population considère que c'est l'éducation qui est à l'origine du développement spectaculaire de leur pays ces dernières années.

jeudi 18 novembre 2010

Le lifting géant de La Mecque favorise les plus riches fidèles


L'explosion du nombre de pèlerins qui se rendent chaque année à la Mecque oblige la première ville sainte de l'Islam à une révolution urbaine et architecturale qui suscite plusieurs critiques.

Le pèlerinage à La Mecque (hajj en arabe) ne connaît pas la crise et les autorités saoudiennes l'ont bien compris. Le hajj est un composant précieux de l'économie du royaume wahhabite ; il a rapporté 5 milliards d'euros en 2009 et pourrait un jour remplacer les bénéfices de la manne pétrolière. Chaque année, les pèlerins sont de plus en plus nombreux à vouloir effectuer ce cinquième pilier de l'Islam. Cette année, le flux de pèlerins a déjà augmenté de 20%. Selon une étude publiée par la Saudi British Bank, La Mecque devrait même accueillir 20 millions de visiteurs en 2020, contre 5 millions actuellement.

Pour faire face à ce défi, l'Arabie Saoudite a entrepris des travaux gigantesques. Quelque 20 milliards d'euros vont être investis dans des projets de réhabilitation de la ville sainte de l'Islam. Pas moins de 130 tours doivent être érigées dans les quatre prochaines années. De plus en plus d'immeubles vont donc entourer la Kaaba, la pierre noire vers laquelle se tournent chaque jour les musulmans du monde entier durant leurs prières.

100.000 euros le mètre carré

Cette frénésie immobilière continue de faire grimper le prix déjà très élevé du mètre carré : avec 100.000 euros par mètre carré, La Mecque est l'une des villes les plus chères du monde. Pour rentabiliser les investissements - et par volonté politique - les tours qui prolifèrent tout autour de la Grande Mosquée (Haram al Masjid) sont majoritairement des résidences de luxe et des hôtels cinq étoiles. Exemple, en juillet dernier, les autorités saoudiennes ont inauguré, la Makkah Clock Royal Tower, un hôtel qui culmine à 601 mètres de haut, soit la deuxième plus haute tour au monde arabe après la Burj Khalifa de Dubaï.

Conséquence : cette architecture gigantesque, implanté en face de l'accès de la Grande Mosquée, domine complètement tout le paysage de la petite ville de recueillement. Et seuls les croyants qui peuvent débourser 16.650 dollars la nuit dans une suite peuvent espérer profiter d'une suite d'une vue imprenable sur la Kaaba, le lieu saint entre tous.

«Manhattanisation» de la Ville Sainte

Progressivement, ce haut lieu de l'Islam s'estompe donc derrière une forêt de bâtiments de luxe, permettant aux fidèles les plus fortunés d'être mieux lotis que d'autres pour accomplir le hajj (devoir de tout musulman valide qui peut se le permettre). Or dans l'enceinte de la Grande Mosquée, le principe veut que tous les pèlerins soient égaux devant Dieu.

Un certain nombre d'intellectuels saoudiens sont gênés par les projets du gouvernement qui, selon des diplomates en poste à Ryad, n'ont été approuvés que par des dignitaires religieux. Ces derniers s'accordent sur le besoin de repenser les lieux pour assurer un meilleur accueil des pèlerins et souhaitent par la même occasion attirer toujours plus de musulmans en quête de salut selon les principes de l'islam - ce que l'Arabie saoudite considère comme son devoir.

Mais des personnalités tels que le journaliste Mahmoud Sabbagh ou Irfan al-Alawi, le fondateur de l'Islamic Heritage Research Foundation, déplorent la destruction du patrimoine culturel et la « manhattanisation » (du nom du célèbre quartier de New York) de la ville en décalage total avec l'esprit de spiritualité du lieu. « On ne peut s'empêcher d'être attristé par la vue d'une Kaaba si petite au milieu de ces géants de verre et d'acier », a regretté la romancière saoudienne Raja Alem.

mardi 9 novembre 2010

Sarkozy: De Gaulle était "une figure famillière"

Dans son discours de commémoration du 40e anniversaire de la mort du général de Gaulle, Nicolas Sarkozy a évoqué l'émotion des Français suscité par sa disparition, le 9 novembre 1970.

Au lendemain de la mort de l'auteur de "l'appel du 18 juin", les Français ont ressenti "un vide", et "c'est à ce sentiment de vide que la France mesura l’importance que le général avait pour elle".

Le président de la République a également salué le travail de l'ancien chef de l'Etat en faveur de l'élaboration de la Constitution de la Ve République. "La constitution est solidement inscrit dans nôtre démocratie", a-t-il affirmé.

Nicolas Sarkozy a aussi vanté l'équilibre imposé aux responsables politiques par les institutions de la Ve République. " "Elles imposent un degré d’exigence inégalé ", une "exigence morale", a-t-il-dit.

Des djihadistes présumés arrêtés en région parisienne

Cinq suspects, arrêtés à Paris et à Roissy Charles-de-Gaulle lundi et mardi, ont été placé en garde à vue. Ils sont soupçonnés d'appartenir à une filière djihadiste de combattants formés dans les zones tribales à la frontière pakistano-afghane.

Soupçonnées d'appartenir aux filières djihadistes de combattants formés dans les zones tribales, cinq personnes ont été interpellées en France lundi et mardi. Les deux premiers individus ont été arrêtés à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à leur descente d'un avion en provenance d'Egypte et de retour de la zone frontalière entre le Pakistan et l'Afghanistan. Les trois autres ont été interpellés à Paris, dans le cadre d'une commission rogatoire d'un juge antiterroriste. Les cinq personnes sont actuellement en garde à vue pour une durée maximale de quatre jours, à l'issue de laquelle ils seront, ou non, mis en examen.

Il s'agit d'«interpellations majeures dans le cadre des menaces des djihadistes de retour de la zone pakistano-afghane et d'une menace d'assassinat du recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur», a indiqué le directeur du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini. Les cinq jeunes hommes arrêtés, des Français d'origine algérienne, sont «des gens intéressants dans le cadre de la menace globale (contre la France) récemment évoquée», a déclaré une source proche du dossier.

Samedi, un Français d'une trentaine d'années, soupçonné de s'être rendu en 2009 dans la zone pakistano-afghane, avait déjà été mis en examen et incarcéré pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Menace terroriste réelle

Sur RTL, Dalil Boubakeur a salué ces interpellations en «remerciant notre système d'être à la hauteur du monde dangereux dans lequel nous vivons actuellement, qui peut protéger la liberté de pensée, la liberté d'expression et la liberté de vivre ensemble».

Ces djihadistes sont en effet la «principale inquiétude» des autorités d'États européens, selon une source proche des services français. Elles craignent que ces combattants aguerris ne soient en mesure de se fédérer et d'organiser des groupes.

Depuis la fin de l'été, le gouvernement répète qu'il existe une «menace terroriste réelle» visant la France. Les services de la lutte antiterroriste n'ont jamais exclu qu'un tel acte soit commis sur le sol français. Fin octobre, Oussama ben Laden, a lancé un avertissement à la France et justifié la prise d'otages de cinq Français au Sahel par al-Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi), suite au vote par le Parlement de l'interdiction totale du voile intégral musulman.

samedi 6 novembre 2010

Des cadavres humains mis en vente sur Internet


L'anatomiste allemand, à l'origine de l'exposition controversée «Our Body», propose à la vente des corps et des membres humains dans une boutique en ligne. L'Eglise allemande demande l'interdiction de ce commerce.

Le créateur de l'exposition controversée «Our Body» relance la polémique. Après avoir défrayé la chronique et choqué l'opinion en exhibant des cadavres humains, le docteur Gunther Von Hagens a décidé de les mettre en vente dans une boutique en ligne : www.plastination-products.com. Depuis le 3 novembre, il est ainsi possible de débourser 70.000 euros pour un cadavre entier ou 22.000 euros pour une tête d'homme. Le Dr Von Hagens propose également des cadavres d'animaux à la vente. Seuls les scientifiques et les experts médicaux peuvent se porter acquéreurs, après avoir rempli une simple attestation sur l'honneur.

L'Eglise catholique allemande a condamné cette initiative et demande aux politiques d'interdire ce commerce. «La dignité d'un être humain ne prend pas fin au moment de sa mort. Là, les corps sont traités comme des choses. Cela pose beaucoup de question en terme de dignité humaine», déplore un évêque allemand sur Euronews.

«Je dérange»

Gunther Von Hagens regrette la polémique suscitée par son projet : «Aux Etats-Unis, je suis un scientifique reconnu. J'y ai reçu des prix, mais en Allemagne, je ne suis pas assez consensuel, je dérange.» Le scientifique allemand, qui est devenu multimillionnaire, a inventé la technique dite de plastination consistant à préserver des tissus biologiques en remplaçant les différents liquides organiques par de la silicone.

Même s'il affirme que les corps proviennent de donations, il est accusé d'avoir eu recours à des cadavres de prisonniers chinois.

Depuis septembre 2010, la France est le premier pays à interdire ce genre d'exposition. La justice a estimé que l'exhibition de cadavres humains à des fins commerciales était indécente et à ce titre, illégale.

vendredi 5 novembre 2010

Mort de la Française doyenne de l'humanité

Eugénie Blanchard, une religieuse de 114 ans, est décédée jeudi à Saint-Barthélemy. Le titre de doyenne de l'humanité revient désormais à Eunice Sanbornune, une Texane également âgée de 114 ans.

Eugénie Blanchard aura traversée trois siècles. La doyenne de l'humanité est décédée dans la nuit de mercredi à jeudi à l'hôpital de Bruyn de Saint-Barthélemy. Née en 1896 sur cette ‘île des Antilles françaises, située à 250 km au nord de la Guadeloupe, elle a consacrée toute sa vie à Dieu. En 1920, elle entre dans les ordres à Curaçao dans les Antilles néerlandaises au large des côtes du Venezuela, sous le nom de sœur Cyria Costa, et ne revient à Saint-Barthélemy qu'à l'âge de 60 ans. De retour dans son île, Eugénie vit dans une petite maison, «son houqui», jusqu'à son entrée à l'hôpital de Bruyn de Saint-Barthélemy à 84 ans.

Pour le personnel de cet hôpital qui veillait sur elle depuis trente ans, comme pour les habitants de l'île, Eugénie Blanchard était «Douchy». Un mot créole des îles hollandaises qui signifie «douceurs sucrées». «Quand elle est revenue dans l'île, elle proposait des bonbons aux enfants en leur disant douchy, douchy. Ce surnom lui est resté», raconte son neveu au quotidien La Croix, Daniel Blanchard. Il explique la longévité extraordinaire de sa grande-tante par le fait qu'elle « avait accepté de donner sa virginité au bon dieu ». Elle était la seule survivante d'une fratrie de 13 enfants, dont elle était la sixième.

Pas un seul médicament

Depuis plusieurs années, elle était dans l'impossibilité de communiquer mais restait en parfaite santé. «Pas un seul médicament, s'étonne sa famille. Seulement un somnifère de temps en temps pour éviter le tapage avec ses voisins ! ».

La Française était devenue le 4 mai 2010 la doyenne de l'humanité, après le décès quelques jours avant son 115e anniversaire de la Japonaise Kama Chinen, détentrice du titre, selon le Groupe de recherche en gérontologie (GRG). Elle est à ce jour la 3e personne française ayant vécu le plus longtemps, après Jeanne Calment et Marie Brémont, qui ont aussi tenu le titre de doyen de l'humanité. Le député de la Guadeloupe, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy Victorin Lurel lui a rendu hommage, évoquant « une femme qui aura consacré sa longue existence à faire le bien autour d'elle ».

Selon le GRG, la nouvelle doyenne des Français s'appelle Mathilde Aussant, née le 27 février 1898 (112 ans).

mardi 2 novembre 2010

Les parents du bébé miraculé en garde à vue prolongée

Lundi, un enfant de 18 mois est tombé du 7e étage d'un immeuble parisien. Sa chute ayant été amortie par la bâche d'un café, l'enfant a pu être rattrapé de justesse par un passant. Mais ses parents, absents au moment des faits, font l'objet d'une enquête pour délaissement de mineurs.

Les parents du petit garçon de 18 mois, qui a miraculeusement survécu à une chute du septième étage d'un immeuble parisien, lundi, ont été placés en garde à vue, mardi. Dans la soirée, elle a été prolongée de 24 heures. Selon les premiers éléments, l'enfant serait tombé tout seul alors qu'il se trouvait avec sa sœur âgée de quatre ans dans l'appartement familial, les parents étant «partis se promener en laissant seuls leurs deux enfants», a expliqué une source proche du dossier.

Interrogés depuis lundi soir à la Brigade de protection de mineurs (BPM), ils pourraient être poursuivis pour «délaissement de mineurs». Le père, un Français d'origine ivoirienne, et la mère, dont la nationalité n'a pas été précisée, se sont présentés d'eux-mêmes lundi soir au commissariat du XXe arrondissement de Paris.

Une ITT symbolique de 2 jours pour le bébé

C'est un incroyable miracle qui a sauvé la vie de ce garçonnet. Lundi, vers 17 heures, le fils d'un passant s'aperçoit qu'un bébé est suspendu au balcon d'un appartement situé au croisement du cours de Vincennes et de la rue Pyrénées, en informe son père qui se positionne sous la bâche et reçoit le garçonnet dans ses bras. Médecin de profession, Philippe Bensignor estime rapidement qu'il n'y a pas de blessure, mais le confie au Samu. «Le petit n'avait rien. Il a pleuré un tout petit peu, mais s'est calmé tout de suite», raconte le docteur. Ce mardi, l'enfant était toujours hospitalisé par précaution. Juridiquement, le parquet a estimé que les blessures équivalaient à deux jours «d'interruption totale de travail». (ITT, une notion servant à évaluer la gravité des faits).

«Je suis passé, j'allais me promener avec ma copine et le petit garçon est tombé», raconte Alexandre, témoin de la scène sur Europe 1. «Il a fait un trou au niveau de la bâche, et un passant a réussi à le récupérer. Heureusement que la terrasse du bar était fermée.»

Au tabac «Le Vincennes», où la mésaventure a eu lieu, les habitants du quartier ne parlaient que du «miracle de la Toussaint». En effet, l'établissement était fermé au moment du drame, et le serveur, Rudy avait oublié de rentrer la bâche qui a sauvé la vie de l'enfant. «D'habitude, on la remonte», confirme-t-il à Europe 1. «Là, on ne l'a pas remontée, comme par hasard. C'était la chance, un jour de Toussaint...»