samedi 2 mai 2009

L'humoriste québécoise Lise Dion en campagne pour le dépistage du cancer du sein (mon 2e vrai reportage sur le terrain!)


A l'occasion de la fête des Mères, la Société canadienne du cancer (SCC) ainsi que l’humoriste Lise Dion, nouvelle porte-parole de l’association, lancent une campagne sur l'importance du dépistage comme moyen de lutter contre le cancer du sein. Un porte-clés éducatif original le "Mémo-mamo" a été créé dans le but de promouvoir la mammographie de routine auprès des femmes âgées de 50 à 69 ans. Le "Mémo-mamo" de la SCC est disponible au prix de 5 $ dans les pharmacies Jean Coutu du Québec et dans les bureaux régionaux de la SCC.

Aujourd’hui les chances de guérir d'un cancer du sein atteignent près de 90%. Malgré les progrès continus faits en matière de traitement, de détection et de prévention, cette maladie véhicule encore beaucoup de peur et reste crainte par la majorité des femmes. Selon le Docteur Mylène Drouin de l’Agence de la santé de Montréal, «ces dernières années, il y a eu des grandes avancées dans le domaine de la prévention contre le cancer du sein et en matière de dépistage précoce ». Le cancer du sein est la maladie la plus fréquente chez les femmes au Canada, « l’âge, le sexe et les antécédents familiaux sont des facteurs de risque important », dit-elle.

Malgré ce lot d'inquiétudes, on pourrait réduire d’environ un tiers la charge du cancer par le dépistage et le traitement précoce des cas. La SCC fait la promotion du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS), qui est un service gratuit offert par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec à toutes les femmes âgées de 50 ans à 69 ans. Il consiste à passer une mammographie de dépistage tous les deux ans. L’objectif est d’intervenir pendant que le cancer est encore localisé, avant qu’il n’y ait une migration de cellules cancéreuses d’un organe vers un autre.

Pourquoi à partir de 50 ans? « Le gland de la femme de 50 ans est moins dense donc le test est plus précis », affirme le Docteur Mylène Drouin. Pour Louise de Villers infirmière à la PQDCS, «on a toute un risque de cancer après la ménopause donc chaque femme doit connaitre ses seins ». Le dépistage du cancer a pour but de déceler les petites tumeurs plus tôt dans la maladie et par conséquent de prolonger la vie. Ainsi, le taux de guérison est élevé lorsque la maladie est décelée suffisamment tôt et soignée selon les meilleurs moyens disponibles.

L’humoriste Lise Dion a accepté d’être la nouvelle porte-parole de la SCC car « ma mère a eu un cancer du sein et je crains moi-même cette maladie, j’ai vraiment peur de ça !».Elle déplore que « aujourd’hui près de 47% des femmes ménopausées ne vont pas se faire dépister ». Ainsi elle dit à toutes les femmes « mieux vaut vivre 30 secondes désagréable pendant la mammographie que de perdre un sein, le choix est vraiment facile à faire : on a aucune raison de ne pas y aller! ». La SCC a choisi la période de la fête des mères pour mettre en vente ses porte-clés éducatifs afin de crée une chaine de discussion et une diffusion plus large de l’information entre les mères et ses amies. L'argent recueilli par la vente du «Mémo-mamo», servira directement à financer des projets de recherche. Et aussi à fournir des services du soutien aux personnes atteintes de cancer.

Concert de musique classique dans le métro de Montréal (mon 1er vrai reportage sur le terrain!)


Pour leur cinquième année consécutive, des étudiants en musique de l’UQAM on offert des concerts gratuits à la station de métro Berri-UQAM pendant la semaine pascale. L’initiatrice de ce projet, Denyse Saint-Pierre, accompagnée de treize musiciens-étudiants, souhaite ainsi faire valoir la musique classique au sein du grand public. Suite au succès rencontré, le directeur des affaires publiques de l’arrondissement de Ville-Marie Jean-Yves Duthel, a pour projet d’engager le groupe afin de jouer tout l’été dans les parcs de la ville. Ces représentations sont organisées en collaboration avec la Société de transport de Montréal (STM) et l’Arrondissement Ville-Marie.

Denyse Saint-Pierre, la pianiste-accompagnatrice au Département de musique de l'UQAM, est un personnage dynamique et passionnée par son métier. Elle
déplore le manque d’intérêt des médias à l’égard du classique et de la culture en générale. C’est ce constat qui l’a amenée il y 5 ans de mettre en place une série de concerts classiques gratuits dans le métro, lieu de passage et d’écoute par excellence. Avec l’aide de la direction du département de musique de l’UQAM, Denyse Saint-Pierre a obtenue les autorisations nécessaires de l’arrondissement Ville-Marie et de la STM.

Ce genre de représentations permet une diffusion plus large de la musique classique. "Une manière d’éduquer les gens", dit-elle, même si elle est bien consciente que "c’est juste une goutte d’eau dans l’océan ". Le répertoire interprété est choisi de manière scrupuleuse, on cherche des morceaux facile à suivre, pas obscure et doux à l’oreille du passant. Les morceaux joués comme Villanelle de Paul Dukas et Toccata de Jean-Sébastien Bach, ne sont pas les plus célèbres, afin d’éviter une dimension trop intellectuelle.

Les étudiants-musiciens ne sont pas sélectionnés selon des critères définis. Mais par " leur seule volonté", explique-elle. Pour Guillaume Lapointe étudiant-pianiste, "c’est un bon moyen d’apprendre au niveau de la concentration avant l’examen de fin d’année". Les musiciens jouent en effet, dans des conditions un peu difficiles. Ils doivent faire preuve d’une totale concentration, face aux bruit des passants et aux pleurs des enfants. Zoé Belzile étudiante-violoniste, assure que c’est " un bon moyen de se faire connaitre et de se voir offrir des propositions de travail", assure-t-elle. Elle travaillera donc, cet été avec l’arrondissement Ville-Marie, pour le projet de relooking des parcs de la ville.

Le public présent aux concerts dans le métro, était de toute catégorie d’âge. Eliciaa Leon âgée de 73 ans est une fidele spectatrice, présente pour la deuxième année consécutive. " J’aime la musique classique et je trouve que ces étudiants sont très compétent", dit-elle. En effet, en écoutant les interprétations des différents intervenants, nous pouvons ressentir la passion qui émane d’eux. Autre grand fidèle de ce rendez-vous musical, Daniel, qui a même eu le droit d’un lapin de pâques de la part de Denyse Saint-Pierre, en gage d’amitié pour ses 5 ans de fidélité. Le projet « la musique classique pour tous », est une démocratisation du classique, pour faire écouter et montrer la différence au grand public.

Les domestiques abusées du Liban


Depuis 1973, plus de 200 000 femmes ont migré des pays pauvres pour aller travailler comme domestiques dans les maisons libanaises. Certaines ont réalisé leur rêve d'autres vivent sous une contrainte financière et psychologique. Depuis la décision du Ministère du travail Libanais du 31 janvier 2009 (http://www.awid.org/ : site des droits de la femme), ces femmes migrantes et leurs employeurs doivent signer un contrat de travail devant le notaire. Elles peuvent désormais remettre en cause ce contrat en cas de non-paiement de leur salaire, de violences, d’abus sexuels, ou si on leur impose une tâche pour laquelle elles n’ont pas été embauchées.

Traditionnellement, les employeurs libanais engageaient des jeunes femmes Palestiniennes, Syriennes ou Egyptiennes. De nos jours, les femmes arabes font rarement ce genre de travail au Liban — le considérant comme dégradant— le laissant plutôt aux travailleurs immigrés qui acceptent de pauvres conditions de vie et de bas salaires. Le nouveau contrat jette les bases d’une nouvelle relation entre l’employeur et la domestique. Ce contrat unifié est considéré comme une véritable avancée sur le plan de la défense des droits de cette main-d’œuvre étrangère car il instaure quelques garde-fous contre son exploitation.

Les domestiques qui immigrent au Liban sont couvertes par la Kafala : un système de parrainage qui stipule que les femmes doivent avoir un parrain légal pendant la durée de leur contrat. Cette clause oblige les immigrées à être dépendantes de leurs patrons et par conséquent, exposées à de mauvais traitements. N’ayant pas les mêmes droits que les citoyens ordinaires pour accéder aux diverses formes d’assistance publique, les immigrés ont le choix entre fuir et devenir illégales ou supporter les abus quotidiens. Malgré la pression des organisations internationales de travail, le gouvernement libanais n’avait jusqu'à maintenant rien fait pour régler le problème.

Au Liban, 380 agences spécialisées dans le recrutement des domestiques ont engagé plus de 150 000 personnes originaires principalement des Philippines, de l’Ethiopie et du Sri Lanka. Leur travail est clair : être domestique. Leur billet d’avion à destination du Liban est pris en charge. La durée du contrat est variable, elle peut aller de 2 à 6 ans voire plus. Il y a cependant des conditions : donner son passeport à son employeur, accepter de rester enfermée, n’avoir aucun contact avec sa famille et suivre un régime diététique draconien. Les agences de recrutement de Beyrouth les présentent comme des marchandises. Elles conseillent les employeurs en leur indiquant quelles sont les nationalités prétendument dociles ou au contraire « plus dures à mater ».

Selon le journal britannique Daily Star, une personne sur seize au Liban est une domestique étrangère. « Statistiquement, plus d’une domestique meurt au Liban chaque semaine» a déclaré Nadim Houry, directeur de recherche chez Human Rights Watch (HRW). «Beaucoup de domestiques sont littéralement obligées de sauter des balcons pour échapper à la séquestration » a déclaré HRW.

Aujourd’hui en cas de conflit entre l’employeur et la domestique, cette dernière a la possibilité d’avoir recours au ministère du Travail qui se déclare cependant souvent incompétent dans ce genre d’affaire car le code du travail ne s’applique qu’aux libanais et ne protège pas ces jeunes femmes.