vendredi 3 septembre 2010

La Belgique menacée d'un chaos politique


Les discussions menées depuis plusieurs semaines pour tenter de former un nouveau gouvernement en Belgique ont échoué.

La Belgique s’enfonce un peu plus dans une grave crise politique. La dernière tentative du président du PS francophone et « préformateur » gouvernemental Elio Di Rupo d’arriver à un accord pour une future coalition a échoué vendredi.

Elio Di Rupo, pressenti à l'origine pour devenir Premier ministre, s'est rendu au Palais de Laeken, vendredi dans l'après-midi pour remettre sa démission au Roi Albert II. En effet, les négociations ont buté sur les oppositions, apparemment inconciliables, entre les francophones et les deux principaux partis néerlandophones associés aux négociations en vue de la formation d'une coalition.

Le point de divergence reste sur le statut de Bruxelles. Elio Di Rupo voulait obtenir 500 millions d'euros pour refinancer la troisième région du pays, majoritairement francophone. Il réclamait aussi le maintien de certains droits pour la minorité francophone vivant en Flandre, à la périphérie de Bruxelles, en échange de la scission de ce qui est le dernier arrondissement bilingue de Belgique.

Le mouvement indépendantiste N-VA, dont le parti était sorti vainqueur côté néerlandophone des élections législatives du 13 juin, « regrette que les positions entre Flamands et francophones n'aient pas pu se rapprocher ». « Pourtant un compromis était possible », a déclaré dans un communiqué Bart De Weve, président du parti, évoquant une « chance manquée ». « Game Over » (la partie est finie), a déclaré de son côté un négociateur du parti vert Ecolo, l'un des sept partis qui participaient à ces négociations depuis près de trois mois, cité par la télévision publique RTBF.

Toutefois, le roi des Belges Albert II a décidé vendredi de temporiser après l'échec des pourparlers entre francophones et Flamands, en refusant d'accepter immédiatement la démission du principal négociateur Elio Di Rupo et en reprenant ses consultations. Les observateurs estiment que le roi ne pourra, cette fois, qu'accepter une démission qu'il avait déjà refusée le week-end dernier.

La perspective d'une négociation élargie aux partis libéraux est désormais évoquée mais, à l'évidence, la situation est plus complexe que jamais. En cas de prolongation de la crise actuelle, il restera peut-être à envisager l’organisation de nouvelle élection.

jeudi 2 septembre 2010

Trois policiers victimes d'un «guet-apens» à Gennevilliers


Les fonctionnaires ont été la cible de jets de pierres et de pavés lancés par plusieurs dizaines de personnes. Un policier a été sérieusement blessé.

Nouvelle agression de policiers en banlieue parisienne. Une voiture de police a été la cible de projectiles de la part plusieurs dizaines d'individus dans la cité des Luth, dans la nuit de mercredi à Gennevilliers. Un fonctionnaire a été blessé.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les trois policiers rentraient au commissariat de Colombes lorsqu'ils sont intervenus sur un feu de véhicule de chantier à Gennevilliers . Une fois sur place, ils ont été pris à partie vers 1h15 par une quarantaine de jeunes qui leur ont jeté «des pierres et des pavés», et qui, selon une source policière «n'étaient pas là par hasard».

Le policier blessé est resté dans le véhicule alors que les deux autres sont partis en direction de l'incendie. Ils ont eux aussi été victimes de jets de pierres lorsqu'ils sont revenus en renfort, selon une source policière, précisant que les agresseurs avaient réussi à prendre la fuite.

Selon le syndicat Alliance, «le véhicule a été totalement détruit. Le pare-brise a subi une dizaine d'impacts, les deux vitres avant sont trouées et la lunette arrière brisée », raconte le secrétaire administratif d'Alliance, Denis Jacob.

Le policier blessé dans le véhicule a été touché au visage et au bras. Il a été transporté à l'hôpital Beaujon à Clichy, puis transféré à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Selon Denis Jacob, il est ressorti mercredi matin et a obtenu une incapacité totale de travail (ITT) de quinze jours.

Pour le syndicat Unité SGP-FO police, cette agression serait liée à l'interpellation durant l'après midi de deux personnes qui effectuaient des rodéos en scooter, dans le quartier des Courtilles. «Les agressions [de policiers] ne sont malheureusement pas rares et se produisent en général suite à une interpellation quelconque. Un scénario, toujours le même, se met en place : des feux de poubelles dans une impasse pour amener les fonctionnaires dans un guet-apens».

A la suite de cette altercation, deux personnes ont été interpellées et placés en garde à vue. Elles ont été retrouvées avec des bidons d'essence et sont suspectées d'avoir incendié le véhicule qui a déclenché l'intervention de la police. L'enquête a été confiée à la brigade de sureté urbaine de Gennevilliers.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux a réagi à l'agression des policiers. Pour lui, «c'est clairement un guet-apens qui est totalement inacceptable et intolérable». Il a saisi ce nouveau fait divers pour confirmer de nouvelles réformes du code pénal : les «peines-plancher» minimales de prison pourraient être étendues aux auteurs de violences aggravées alors qu'elles étaient réservées jusqu'ici aux récidivistes. Le ministre de l'Intérieur a aussi confirmé l'aggravation de la peine encourue pour les meurtres de policiers, de gendarmes, de magistrats et de membres de l'administration pénitentiaire, la période de sûreté incompressible éventuelle passant de 22 à 30 ans.

mercredi 1 septembre 2010

Condamné pour avoir ébloui des pilotes d'avions

Un jeune homme de 20 ans a écopé de six mois de prison avec sursis pour avoir visé avec un laser le cockpit de trois avions de ligne au moment de leur atterrissage à l'aéroport d'Orly.

Dimanche, à Orly. Des pilotes des compagnies Easyjet, Air France et Aigle Azur signalent avoir subi des aveuglements au moment de l'atterrissage à l'aéroport parisien. Dans la soirée, un Français de 20 ans est interpellé dans un parking à Villeneuve-le-Roi, à 3 kilomètres de l'aéroport. Et pour lui, c'est la comparution immédiate : il a été condamné mardi à six mois de prison avec sursis pour s'être «amusé» à braquer un pointeur laser sur le cockpit de trois avions de ligne.

Le jeune homme, déjà connu des services de police pour des délits mineurs, a reconnu les faits, expliquant qu'il avait acheté ce laser en Thaïlande en décembre dernier, pour la modique somme de 7 euros. «Je ne savais pas que ça allait mettre des vies en danger», a-t-il raconté à l'audience.

Ces appareils, qui ressemblent à de simples stylos, sont habituellement utilisés par des professionnels, lors de conférences. Ces pointeurs lasers, non homologués en France, ont une portée dépassant les 8 km. Particulièrement dangereux, ces rayons compromettent la sécurité des vols aériens. En effet, la rétine conserve un long moment la trace de ces rayons très fins et peuvent modifier l'équilibre du pilote. «L'atterrissage est une phase cruciale et il y a eu des crashs pour moins que ça», explique Me Alexandre Ramsamy, avocat d'EasyJet.

Ces actes de malveillances se sont multipliés

Le procureur Christophe Le Petitcorps a soutenu que l'ordre public a été «gravement atteint». Selon lui, le jeune homme «connaissait très bien les risques pour avoir essayé ce rayon sur lui-même». Selon l'avocat d'Air France Me Malka, ces actes de malveillances se sont multipliés ces derniers mois. Entre septembre 2009 et avril 2010, 21 pilotes d'Air France se sont ainsi plaints d'avoir été éblouis au laser à Paris, Marseille ou Toulouse et une procédure d'urgence a été mise en place au sein de la compagnie.

A Carcassonne, un homme d'une vingtaine d'années a également été interpellé pour avoir braqué avec un laser sur un avion. Après quelques heures de garde à vue, il a été remis en liberté et le procureur de Carcassonne a demandé une expertise psychiatrique.

A l'étranger aussi, ce phénomène a déjà été recensé. En novembre 2009, un Américain qui avait à deux reprises dirigé un laser contre des avions en train d'atterrir en Californie a été condamné à deux ans et demi de prison ferme.