samedi 28 mars 2009

L’audiovisuel public français sous contrôle de l’exécutif


Le programme de réforme de la télévision française publique du président Sarkozy est en train de se réaliser. Il s’agit de renforcer son contrôle sur celle-ci, il est vu par beaucoup de commentateurs dont Marie-Anne Cohendet, professeur de droit constitutionnel à l’université Paris-I et Alain Duhamel, journaliste à Libération et RTL, comme une atteinte à l’indépendance éditoriale par rapport à l’Etat.

Pour assurer une plus grande autonomie par rapport aux publicitaires, la loi de communication audiovisuelle prévoit la suppression de la publicité. Pour Alain Duhamel, cette réforme constitue « une chance de ressusciter les programmes éclectiques, inventifs, séduisants et parfois prestigieux », dès lors, « la suppression de la publicité peut donc devenir une chance pour la télévision publique ».

Autre grande axe de la réforme concerne, la nomination du Président du groupe France télévisions, qui sera dorénavant nommé et congédié par le président de la République, sur avis du Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA). Pour Marie-Anne Cohendet, « Cette réforme s’inscrit dans un mouvement général de concentration des pouvoirs dans les mains du Président. » Il parait dès lors possible de voir émerger une télévision dont la ligne éditoriale serait unique et à la botte du gouvernement, ainsi « elle redevient donc intégralement soumise sur le plan financier au bon vouloir et à la bonne foi du gouvernement, donc du pouvoir politique » nous avertis Alain Duhamel.

La solution à envisager serait de prendre exemple sur la télévision publique britannique qui est exclusivement financée par les fonds publics, sa charte fondatrice lui assure une indépendance totale par rapport au gouvernement. Comme le souligne Alain Duhamel, « il faut pousser la réforme jusqu’au bout de sa logique : faire désigner le président de France Télévisions par un collège réellement indépendant comme en Grande-Bretagne ou en Allemagne, par des instances insoupçonnables... à défaut, il n’y aura qu’une demi-réforme. »

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