jeudi 2 septembre 2010

Trois policiers victimes d'un «guet-apens» à Gennevilliers


Les fonctionnaires ont été la cible de jets de pierres et de pavés lancés par plusieurs dizaines de personnes. Un policier a été sérieusement blessé.

Nouvelle agression de policiers en banlieue parisienne. Une voiture de police a été la cible de projectiles de la part plusieurs dizaines d'individus dans la cité des Luth, dans la nuit de mercredi à Gennevilliers. Un fonctionnaire a été blessé.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les trois policiers rentraient au commissariat de Colombes lorsqu'ils sont intervenus sur un feu de véhicule de chantier à Gennevilliers . Une fois sur place, ils ont été pris à partie vers 1h15 par une quarantaine de jeunes qui leur ont jeté «des pierres et des pavés», et qui, selon une source policière «n'étaient pas là par hasard».

Le policier blessé est resté dans le véhicule alors que les deux autres sont partis en direction de l'incendie. Ils ont eux aussi été victimes de jets de pierres lorsqu'ils sont revenus en renfort, selon une source policière, précisant que les agresseurs avaient réussi à prendre la fuite.

Selon le syndicat Alliance, «le véhicule a été totalement détruit. Le pare-brise a subi une dizaine d'impacts, les deux vitres avant sont trouées et la lunette arrière brisée », raconte le secrétaire administratif d'Alliance, Denis Jacob.

Le policier blessé dans le véhicule a été touché au visage et au bras. Il a été transporté à l'hôpital Beaujon à Clichy, puis transféré à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Selon Denis Jacob, il est ressorti mercredi matin et a obtenu une incapacité totale de travail (ITT) de quinze jours.

Pour le syndicat Unité SGP-FO police, cette agression serait liée à l'interpellation durant l'après midi de deux personnes qui effectuaient des rodéos en scooter, dans le quartier des Courtilles. «Les agressions [de policiers] ne sont malheureusement pas rares et se produisent en général suite à une interpellation quelconque. Un scénario, toujours le même, se met en place : des feux de poubelles dans une impasse pour amener les fonctionnaires dans un guet-apens».

A la suite de cette altercation, deux personnes ont été interpellées et placés en garde à vue. Elles ont été retrouvées avec des bidons d'essence et sont suspectées d'avoir incendié le véhicule qui a déclenché l'intervention de la police. L'enquête a été confiée à la brigade de sureté urbaine de Gennevilliers.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux a réagi à l'agression des policiers. Pour lui, «c'est clairement un guet-apens qui est totalement inacceptable et intolérable». Il a saisi ce nouveau fait divers pour confirmer de nouvelles réformes du code pénal : les «peines-plancher» minimales de prison pourraient être étendues aux auteurs de violences aggravées alors qu'elles étaient réservées jusqu'ici aux récidivistes. Le ministre de l'Intérieur a aussi confirmé l'aggravation de la peine encourue pour les meurtres de policiers, de gendarmes, de magistrats et de membres de l'administration pénitentiaire, la période de sûreté incompressible éventuelle passant de 22 à 30 ans.

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