mardi 21 juin 2011

A #Botzaris36, l'Etat de droit n'existe pas




Les migrants de Lampedusa ont été chassés de l'immeuble du 36 rue Botzaris par les CRS sur ordre de l'ambassade de Tunisie. Ils ont pris leurs quartiers au parc des Buttes-Chaumont à Paris.

Dans le parc des Buttes-Chaumont, une trentaine de ressortissants tunisiens abrités essayent tant bien que mal de se protéger de la pluie. Les yeux rouges de fatigue, les traits tirés et le corps aminci, ils regardent passer les Parisiens d'un air désemparé.

Depuis plusieurs mois ces migrants sont dans la capitale, sans papiers, sans toit, sans ressources. Après avoir systématiquement fait l'objet d'expulsions des différents endroits où ils avaient pu trouver refuge,ils se sont abrités, le 31 mai, dans un immeuble situé au 36, rue Botzaris dans le 19e arrondissement de Paris. Mais les réfugiés ont été expulsés manu militari le jeudi 16 juin, sur demande de l'ambassade de Tunisie.

Pourtant, les Tunisiens espéraient se placer sous la protection de l'ambassade de leur pays d'origine, afin d'éviter toute procédure d'évacuation. «C'est à nous ici, ça appartient au peuple tunisien», explique Saddam, 19 ans, originaire de Zarzis et arrivé en France il y a 3 mois.

Depuis une dizaine de jours, la tension ne cessait de croître aux abords du 36 rue Botzaris, en raison des découvertes étonnantes faites dans le bâtiment. Cet ancien foyer pour étudiants, propriété de l'État tunisien, hébergeait jusqu'à la chute du régime Ben Ali la section française du RCD, le parti de l'ancien président renversé le 14 janvier dernier.

Sur place, les personnes présentes ont retrouvé des armes et surtout des archives, retraçant de multiples opérations illicites ordonnées par les milices de Ben Ali. Des documents qui risquent de gêner à la fois les autorités françaises et tunisiennes.
Le 15 juin, une partie de ces archives partent dans les mains de l’avocate franco-tunisienne Soumaya Taboubi, au nom du Collectif des Tunisiens de France, une association récemment créée pour protéger les documents.

En 24 heures, le lieu a été évacué par les CRS à coup de gaz lacrymogène, sur demande de l'ambassade et placé en extra-territorialité. Pourquoi cette précipitation? Selon Marianne2.fr, un juge d'instruction s'apprêtait à perquisitionner les locaux, suite à une information judiciaire contre X visant Ben Ali, pour blanchiment d’argent en bande organisée. L'annexion du bâtiment par l'ambassade empêche alors toute mesure d'instruction judiciaire française sur cette affaire. Aujourd'hui, le 36 rue Botzaris est désormais sous surveillance par des vigiles et des chiens et ce, jour et nuit. Au frais du contribuable tunisien.

Depuis leur expulsion du bâtiment, les réfugiés passent leurs nuits dehors. Aucune solution de substitution n’a été trouvée, ni par la Mairie de Paris, ni par l'ambassade de Tunisie. Grâce à Twitter, et le hachtag #Botzaris36 ( mot-clé qui permet de repérer ceux qui relaient l'information), une solidarité citoyenne s'organise mais ne suffit pas. Les conditions de vie des réfugiés Tunisiens de Lampedusa ne cessent de se dégrader d'heure en heure. L'urgence est réelle!

it photo: @Paul_Da_Silva sur Twitter)

2 commentaires:

  1. Une révolution pour fuir le pays dans la foulée....pourquoi??

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  2. J'ai deja lu cette question quelque part.... je t'ai reconnu sale troll lol!

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